Le 28 juin 2009 au Honduras s'est produit un coup d’état contre la
démocratie. Le Président constitutionnel, Manuel ZELAYA, a été
séquestré et expulsé de force par l’armée. Une oligarchie des
plus réactionnaires s'est installée depuis au pouvoir, personnifiée
par Roberto Micheletti, ancien militaire et puissant homme d'affaires.
Le Peuple, qui s'était soulevé pacifiquement depuis l'enlèvement de
son président élu, est réprimé de plus en plus violemment par la
police et les militaires. La répression se fait aussi sentir par la
censure de la presse nationale et internationale et par l'instauration
de la terreur dans la population à travers des couvre-feux et des
coupures systématiques de l'électricité, de l'eau potable et des
télécommunications.
Nous ne pouvons nous résoudre au retour en Amérique Latine de
dictatures militaires déguisées en démocratie, qui tentent
d'empêcher les réformes nécessaires au progrès de cette région.
Nous devons tous nous mobiliser pour réaffirmer notre solidarité avec
le peuple hondurien qui attend le retour sur le territoire de son
président légitime. Nous devons tous exiger la fin de l’état
d’urgence, le rétablissement des libertés publiques et du
fonctionnement démocratique des institutions.
Ici, en France, nous appelons toutes les associations de solidarité
internationale, les partis politiques, les syndicats et mouvements
citoyens à se mobiliser et faire entendre leur voix pour soutenir le
peuple du Honduras et accompagner le retour de son Président, Manuel
Zélaya, seul Président démocratiquement élu.
Voici le dernier communiqué du Front National de Resistance Populaire du Honduras qui se dresse face aux putschistes:
Communiqué n.44 du Front national de Résistance Populaire : NOUS RESISTONS ET NOUS VAINCRONS !!!
Le Front National de Résistance Populaire déclare :
1. La Résistance hondurienne entame l’année 2010, prête à combattre contre la dictature, en rejetant les manœuvres de l’oligarchie qui tente de se vêtir d’une virginité au moyen d’un faux processus de transfert de pouvoir de Micheletti vers Lobo, qui laissera le système de domination de l’État intact dans les mains d’une
minorité privilégiée de grands chefs d’entreprise corrompus, d’entreprises transnationales et militaires et de policiers répressifs.
2. Nous avertissons que la dictature s’apprête à retirer l’État du Honduras de l’Alliance Bolivarienne pour les Peuples de Notre Amérique - Traité Commercial des Peuples (ALBA-TCP), dont les secteurs populaires de notre pays ont pu bénéficier depuis sa signature le 9 octobre 2008. Ce traité a démontré qu’un nouveau type de relations solidaires est possible entre les peuples et les gouvernements afin que les pauvres soient favorisés et que la véritable intégration de la grande patrie latino-américaine puisse grandir. Le retrait imminent de l’ALBA-TCP démontre que le coup d’état a été exécuté pour mettre un frein aux urgentes transformations structurelles de la société et pour faire parvenir un message aux autres peuples latino-américains qui tentent de construire des projets alternatifs et progressistes pour leur nation.
3. Nous réfutons les mesures économiques soutenues par l’oligarchie contre le peuple et nous dénonçons son intention cynique de détruire les conquêtes sociales qui ont coûté si cher aux secteurs populaires organisés. Le tarif de l’eau ainsi que le prix du panier de la ménagère ont augmenté, les réserves internationales et les crédits des entreprises d’État comme l’ENEE ou Hondutel ont été épuisés, la formule pour calculer le prix du carburant a été modifiée afin d’augmenter les profits des grandes compagnies transnationales et les chefs d’entreprises impliqués dans le coup d’état voient leurs contrats constamment favorisés. À contrario, d’autres mesures ont été planifiées, comme la réduction du salaire minimum, l’abrogation du statut des enseignants, la suppression de la gratuité de l’inscription scolaire, la dévaluation du lempira [monnaie hondurienne 1€=27,04 lempira], la privatisation des entreprises nationales et les fonds de pension des employés publics, entre autres.
4. Nous dénonçons devant la communauté internationale, le haut niveau d’état répressif que la société hondurienne est en train de vivre et qui s’est accentué depuis la fin de l’an passé avec l’augmentation des assassinats, de la persécution et de l’exil de camarades. Nous lançons un appel aux organismes internationaux des droits de l’homme pour qu’ils accentuent la pression sur le régime de facto.
5. Nous refusons les plans de la dictature dans lesquels elle s’autoamnistie de ses crimes de lèse-humanité commis depuis l’exécution du coup d’État. Nous rappelons que de tels crimes n’ont pas de prescription et que tôt ou tard les responsables devront payer devant la justice.
6. Nous maintenons l’exigence d’un retour à l’ordre institutionnel et d’installer l’Assemblée Nationale Constituante démocratique et populaire, en accord avec le droit souverain du peuple de définir la société dans laquelle il vit.
Nous résistons et nous vaincrons !
Tegucigalpa, M.D.C. 7 janvier 2010
Liens utiles:
http://solidarite-honduras.blogspot.com/
(blog du collectif français de solidarité avec le honduras)
http://www.cadtm.org/Communique-n-44-du-Front-national
(site qui relie les communiqués du front de resistance, traduit en français)
http://contraelgolpedeestadohn.blogspot.com/
(blog du Frente Nacional de Resistencia contra el Golpe de Estado, en espagnol)
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